Arthrose de la hanche : comment la reconnaître et la traiter ?
Posté le: mars 28, 2023 | Auteur: T. G.
L’arthrose de la hanche ou coxarthrose est une maladie fréquente et invalidante qui touche le cartilage de l’articulation entre le bassin et le fémur. Le cartilage est un tissu souple et élastique qui recouvre les extrémités des os et permet leur glissement sans frottement. Lorsque le cartilage s’use ou se fissure, il provoque des douleurs, des raideurs et une diminution de la mobilité de la hanche. L’arthrose de la hanche peut avoir un impact négatif sur la qualité de vie des personnes qui en souffrent, en limitant leurs activités quotidiennes et leur autonomie.
Dans cet article, nous allons vous informer sur les signes, les causes et les solutions pour l’arthrose de la hanche. Vous saurez comment reconnaître cette maladie, quels sont les facteurs qui la favorisent et quels sont les traitements disponibles pour la soulager et la prévenir.
Signes de l’arthrose de la hanche
Les symptômes typiques de l’arthrose de la hanche sont :
- Une douleur dans l’aine ou le genou, qui peut irradier jusqu’à la fesse ou à la cuisse. La douleur est souvent plus intense lors des mouvements de flexion ou de rotation de la hanche, comme se lever d’une chaise, monter des escaliers ou enfiler ses chaussures. Elle peut aussi apparaître après un effort ou lors des changements climatiques.
- Une boiterie, qui traduit une difficulté à marcher normalement à cause de la douleur ou de la raideur de la hanche.
- Une raideur, qui se manifeste par une réduction de l’amplitude des mouvements de la hanche. Il devient alors plus difficile d’écarter ou de croiser les jambes, ou encore de s’accroupir.
- Un craquement ou un grincement au niveau de l’articulation, qui témoigne du frottement des surfaces osseuses entre elles.
Le diagnostic de l’arthrose de la hanche repose sur l’examen clinique du médecin, qui va évaluer la douleur, la mobilité et le gonflement éventuel de l’articulation. Le médecin va aussi rechercher d’autres causes possibles des symptômes, comme une inflammation, une infection ou une fracture.
Pour confirmer le diagnostic et évaluer le stade d’évolution de l’arthrose, le médecin peut prescrire des examens complémentaires comme :
- Une radiographie, qui permet de visualiser l’état du cartilage, du squelette et des ligaments. Elle montre notamment le rétrécissement de l’espace articulaire (signe d’une usure du cartilage), l’apparition d’excroissances osseuses (ostéophytes) ou encore un déplacement anormal des os (subluxation).
- Une échographie, qui permet d’examiner les tissus mous autour de l’articulation (muscles, tendons…). Elle peut détecter une inflammation (synovite), un épanchement (hydarthrose) ou une rupture tendineuse.
- Une IRM (imagerie par résonance magnétique), qui offre une image plus détaillée que la radiographie. Elle permet notamment d’évaluer le volume et la qualité du cartilage restant.
Causes de l’arthrose de la hanche
On distingue deux types d’arthrose de la hanche :
- L’arthrose primitive ou idiopathique, qui n’a pas une cause connue. Elle est plus fréquente chez les personnes âgées et peut toucher plusieurs articulations. Les facteurs génétiques, hormonaux ou mécaniques peuvent jouer un rôle dans son apparition.
- L’arthrose secondaire, qui est liée à une anomalie ou une blessure de l’articulation. Elle peut survenir à tout âge et affecter une seule articulation. Les causes possibles sont : un traumatisme (fracture, luxation…), une malformation congénitale (dysplasie de la hanche…), une infection (arthrite septique…), une maladie inflammatoire (polyarthrite rhumatoïde…), une maladie métabolique (goutte, hémochromatose…), une maladie vasculaire (nécrose avasculaire…) ou une maladie neurologique (syndrome de la queue de cheval…).
Les principaux facteurs de risque de l’arthrose de la hanche sont :
- L’âge : le vieillissement entraîne une diminution de la qualité et de la quantité du cartilage, ainsi qu’une altération des propriétés du liquide synovial qui lubrifie l’articulation.
- L’hérédité : certaines personnes ont une prédisposition génétique à développer de l’arthrose, notamment si elles ont des antécédents familiaux ou des anomalies anatomiques.
- Le surpoids : le poids excessif exerce une pression supplémentaire sur les articulations portantes comme la hanche, ce qui favorise l’usure du cartilage et l’inflammation.
- Les activités physiques intenses ou inadaptées : les sports ou les métiers qui sollicitent beaucoup la hanche (course à pied, football, danse…) ou qui impliquent des mouvements répétitifs ou traumatiques (flexion, rotation…) peuvent accélérer le processus d’arthrose.
Solutions pour l’arthrose de la hanche
Il n’existe pas de traitement curatif pour l’arthrose de la hanche, mais il est possible de soulager les symptômes et de ralentir l’évolution par des mesures hygiéno-diététiques, des médicaments, des infiltrations et de la rééducation.
Les mesures hygiéno-diététiques comprennent :
- La perte de poids si nécessaire : elle permet de réduire la charge sur l’articulation et donc le risque d’aggravation de l’arthrose.
- L’éviction des mouvements traumatiques ou répétitifs pour la hanche : il faut éviter les gestes qui provoquent ou augmentent la douleur, comme se baisser, s’accroupir ou porter des charges lourdes.
- La pratique d’activités physiques douces et adaptées : elles permettent de maintenir la mobilité articulaire, de renforcer les muscles autour de la hanche et d’améliorer la circulation sanguine. Les activités recommandées sont le vélo, la natation, le yoga ou le tai-chi. Il faut éviter les sports à impact comme la course à pied ou le saut.
- L’utilisation d’une canne si besoin : elle permet de soulager la pression sur la hanche en répartissant le poids du corps sur les deux membres inférieurs. Il faut tenir la canne du côté opposé à la hanche atteinte.
Les médicaments utilisés pour combattre la douleur et l’inflammation sont :
- Le paracétamol : c’est le médicament antalgique de première intention. Il doit être pris à doses régulières et sans dépasser les doses maximales recommandées.
- Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) : ils ont un effet antalgique et anti-inflammatoire plus puissant que le paracétamol, mais ils présentent aussi plus d’effets indésirables potentiels, notamment au niveau digestif, rénal ou cardiovasculaire. Ils doivent être utilisés avec prudence et sur une courte durée en cas de poussée inflammatoire ou de douleur intense. Il faut respecter les indications du médecin et signaler tout effet indésirable éventuel.
- Les infiltrations de corticoïdes : il s’agit d’injections directes dans l’articulation d’un produit anti-inflammatoire à base de cortisone. Elles sont réalisées sous contrôle radiographique ou échographique et sous anesthésie locale. Elles permettent de soulager la douleur pendant plusieurs semaines ou mois, mais elles n’ont pas d’effet sur l’évolution de l’arthrose. Elles sont limitées à une ou deux fois par an pour éviter les risques d’infection, d’hématome ou d’atrophie du cartilage.
- Les infiltrations d’acide hyaluronique : il s’agit d’injections directes dans l’articulation d’un produit viscoélastique qui imite le liquide synovial. Elles ont pour but de lubrifier l’articulation et de réduire le frottement des surfaces osseuses. Elles peuvent améliorer la mobilité et diminuer la douleur pendant plusieurs mois, mais elles n’ont pas non plus d’effet sur l’évolution de l’arthrose. Elles sont généralement réalisées en trois injections espacées d’une semaine.
La rééducation comprend :
- La kinésithérapie : elle vise à renforcer les muscles autour de la hanche, à maintenir la souplesse articulaire et à corriger les mauvaises postures. Elle se fait sous la guidance d’un professionnel qui établit un programme personnalisé en fonction des besoins et des capacités du patient. Elle peut se poursuivre à domicile avec des exercices simples et réguliers.
- L’hydrothérapie : elle consiste à faire des exercices dans l’eau, qui permettent de solliciter la hanche sans subir le poids du corps. Elle a un effet antalgique, relaxant et tonifiant. Elle se pratique en piscine ou en balnéothérapie.
- L’électrothérapie : elle utilise des courants électriques de faible intensité pour stimuler les nerfs et les muscles autour de la hanche. Elle a un effet antalgique et anti-inflammatoire. Elle se fait avec un appareil portable que le patient peut utiliser chez lui.
Le recours à la chirurgie est envisagé lorsque les traitements médicaux ne sont plus efficaces ou que l’articulation est trop abîmée. Il existe deux types d’intervention :
- La pose d’une prothèse totale ou partielle : elle consiste à remplacer les surfaces osseuses usées par des pièces métalliques ou en céramique qui vont reconstituer une articulation fonctionnelle et indolore. C’est le traitement le plus courant et le plus efficace pour l’arthrose de la hanche avancée. Il nécessite une hospitalisation de quelques jours, une rééducation intensive et un suivi régulier.
- L’ostéotomie : elle consiste à modifier la forme ou l’orientation des os de la hanche pour rétablir un meilleur alignement et une meilleure répartition des charges sur le cartilage restant. C’est une intervention moins fréquente, réservée aux cas où l’usure du cartilage n’est pas trop importante et localisée sur une partie de l’articulation. Elle nécessite une hospitalisation plus longue, une immobilisation temporaire et une rééducation progressive.
Rapprochez-vous d’un chirurgien spécialisé, comme le Docteur Kevin Guilhem, pour obtenir des conseils personnalisés en fonction de votre situation.
Prévention de l’arthrose de la hanche
Il n’existe pas de moyen sûr d’éviter l’apparition ou l’évolution de l’arthrose de la hanche, mais il est possible d’adopter quelques mesures préventives qui peuvent limiter les risques :
- Avoir une alimentation équilibrée et variée, riche en fruits, légumes, céréales complètes, poissons gras et produits laitiers. Éviter les aliments trop gras, trop sucrés ou trop salés qui favorisent l’obésité, le diabète ou les maladies cardiovasculaires qui sont des facteurs de risque de l’arthrose.
- Consommer des aliments bénéfiques pour le cartilage et lutter contre l’inflammation : les oméga-3 (poissons gras, huiles végétales…), les antioxydants (fruits rouges, agrumes, thé vert…), les vitamines C et D (kiwi, orange, lait…) ou encore le curcuma peuvent avoir un effet protecteur sur le cartilage et moduler la réponse inflammatoire.
- Consulter régulièrement son médecin : il est important de faire un suivi médical régulier pour évaluer l’évolution de l’arthrose, adapter le traitement et prévenir les complications.
Conclusion
L’arthrose de la hanche est une maladie fréquente et invalidante qui touche le cartilage de l’articulation entre le bassin et le fémur. Elle se manifeste par des douleurs, des raideurs et une diminution de la mobilité de la hanche. Elle peut avoir un impact négatif sur la qualité de vie des personnes qui en souffrent.
Il n’existe pas de traitement curatif pour l’arthrose de la hanche, mais il est possible de soulager les symptômes et de ralentir l’évolution par des mesures hygiéno-diététiques, des médicaments, des infiltrations et de la rééducation. Le recours à la chirurgie est envisagé lorsque les traitements médicaux ne sont plus efficaces ou que l’articulation est trop abîmée.
Il est également possible d’adopter quelques mesures préventives qui peuvent limiter les risques d’apparition ou d’aggravation de l’arthrose : avoir une alimentation équilibrée et variée, pratiquer une activité physique douce et adaptée, éviter les mouvements traumatiques ou répétitifs pour la hanche, utiliser une canne si besoin et consulter régulièrement son médecin.
L’arthrose de la hanche est une maladie chronique qui nécessite une prise en charge globale et personnalisée. Il est important de s’informer sur sa maladie, ses causes, ses traitements et ses solutions pour mieux vivre avec au quotidien. Des associations de patients peuvent également apporter un soutien moral et pratique aux personnes atteintes d’arthrose.
Commentaires (0)
Pas de commentaires